ALBERT 1er.

122 Albert 1erLe Prince Albert succéda à son oncle le roi Léopold II, et prêta serment constitutionnel le jeudi 23 décembre 1909. Continuant l’œuvre de ses illustres prédécesseurs, le Roi Albert 1er, qui avait commencé son règne sous les heureux auspices de l’Exposition de Bruxelles de 1910, fut bientôt entraîné dans la tourmente de la première guerre mondiale. Avec calme, avec une admirable grandeur d’âme et le sens profond du service de la Nation, le Roi Albert 1er , assisté par la Reine Elisabeth, sut maintenir le moral et l’énergie de notre armée. Rentré victorieux dans sa capitale, il se livra tout entier à son «métier de Roi». De même dans le domaine de la science, dans celui de l’expansion industrielle et économique, dans toute la vie de la Nation. Il soutint l’effort de notre pays pour faire du Congo belge une colonie prospère, mais surtout orientée vers l’évolution de l’indigène et son développement intellectuel et moral.
Le Roi était admirablement assisté par la Reine Elisabeth, qui poursuivit, après la mort du Souverain, son rôle de protectrice des arts et de la science. Dans le domaine de la musique, grâce à ses initiatives, elle a donné à la Belgique un renom mondial.
Le Roi Albert 1er avait découvert vers l’âge de trente ans les beautés de l’alpinisme. Aucun des autres sports qu’il cultivait ne répondait aussi bien à sa conviction que les exercices physiques devaient être pratiqués non seulement pour la santé du corps, mais aussi pour fortifier l’âme. Jusqu’en 1914, il pratiqua l’alpinisme classique avec guides. Après l’interruption de la guerre, il reprit l’entraînement et multiplia les ascensions. Il a alors 43 ans, il se sent en plein épanouissement de ses forces physiques et bientôt il recherche les escalades dites acrobatiques et les courses sans guides.
En 1933, à près de soixante ans, il a à son actif une saison d’ascensions qui fait l’admiration de tous les passionnés de la montagne. Pour préparer celles qu’il projette pour 1934, il profite des rares instants de liberté que lui laissent ses devoirs de Chef de l’Etat pour s’entraîner sur les rochers des bords de la Meuse, à Freyr, à Marche-les-Dames.
C’est dans ce dernier site que le 17 février 1934, se produisit la chute fatale qui arrêta pour toujours le battement d’un grand cœur. Ainsi que l’écrivait un de ses fidèles compagnons d’ascension : «Mais au moins le Roi finit sa vie terrestre comme il l'avait toujours souhaité: d’un seul coup, sans vieillesse».

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