Anton Bergmann ! A lénoncé de ce nom, tout un chacun en Flandre pense instinctivement au livre «Ernest Staas», un des meilleurs ouvrages de la littérature du 19e siècle.
Dès sa parution, en 1874, cette uvre connut immédiatement un vif succès. Le Prix Quinquennal de lÉtat pour la période 1870-1875 lui fut décerné. Depuis lors, «Ernest Staas» a fait lobjet de plus de 25 réimpressions. Le livre a été traduit en français, en allemand, en sud-africain et en esperanto et a acquis de ce fait une notoriété internationale à une époque où de grands talents étaient vainement recherchés en Flandre. A linverse de «Camera Obscura» de N. Beets, dont il constitue lopposé flamand typique, «Ernest Staas» forme un ensemble équilibré dans lequel romantisme et réalisme tempéré sont harmonieusement répartis.
Bergmann, après avoir étudié le Droit, sétablit comme avocat, an 1858, à Lierre sa ville natale. Il commença sa carrière littéraire pendant ses études universitaires à Gand. Ses premières uvres en loccurrence des nouvelles, et des essais écrits par après furent publiés en 1875 dans le recueil «Verspreide Schetsen en Novellen». En 1870, furent éditées séparément ses nouvelles humoristiques «Twee Rhijnlandsche Novellen».
Ses deux uvres «Philips van Marnix van St.-Aldegonde» et «Geschiedenis der stad Lier» témoignent de lintérêt quil manifesta pour lHistoire. Le livre consacré à la ville de Lierre a apporté une remarquable contribution à la série des descriptions des villes flamandes, ouvrage absolument caractéristique de lhistoriographie de lépoque.
Le 21 janvier 1874 décédait cet écrivain talentueux pour lequel lavenir sannonçait prometteur. Il ne fait aucun doute que cette disparition prématurée constitua pour la littérature flamande une perte dont limportance peut être malaisément évaluée.