Belge, né à Bruxelles en 1927. Il étudie de 1944 à 1948 lillustration du livre et la typographie à lÉcole Nationale Supérieure dArchitecture et des Arts Décoratifs (La Cambre). Commence ensuite à peindre en 1947 et entre au groupe Jeune Peinture belge (Louis van lint, jan Cox, Marc Mendelson
) Dès 1949, participe activement à CoBrA (Appel, Dotremont, Jom
). Dans une maison communautaire, Les Ateliers du Marais (de Heusch,
Olyff, Reinhoud, Strebelle..), Pierre Alechinsky instaure pour CoBrA un Centre de Recherches et daccueil. En 1951, sinstalle à Paris pour expérimenter de nouvelles techniques de gravure à LAtelier 17 dirigé par Stanley William Hayter. À Kyoto en 1955, il tourne un film documentaire : Calligraphie Japonaise. Depuis les années soixante, fréquents séjours à New York. En 1965, Central Park : peinture inaugurale, dite à «remarques marginales», limage principale soudain entourée de dessins. André Breton invite PIERRE ALECHINSKY à la Xie Exposition internationale du Surréalisme : LÉcart Absolu. Dans ses peintures, dessins et gravures, il confronte au retour dun voyage au Mexique le heaume du gilles de Binche à une éruption volcanique. 1966 : Prix de la Triennale de la gravure en Belgique; Prix de la Biennale internationale de la gravure (Valdagno, Italie 1968). Prix Andrew W. Mellon pour lensemble de son uvre, Pittsburgh 1977. entre à la Galerie Aimé Maeght qui deviendra Galerie Lelong.
A Print Retrospective au Museum of Modern Art, New York 1981. Grand Prix national des Arts et lettres, Paris 1984. Peinture murale au Ministère de la Culture, Paris 1985. Margin and Center : rétrospective de ses peintures à bordures au Salomon R. Guggenheim Museum, New York 1987. Le jardin fragile, 1993 : peinture murale de lAssemblée nationale. Zoek de zeven : grandes laves émaillées en regard dun poème mural dHugo Claus au RUCA (Centre Universitaire), Anvers 1995. Rétrospective à la Galerie nationale du jeu de Paume, Paris 1998, et Genève au cabinet des Estampes. Pensées de pinceau : mural en hommage à Asger Jorn au Silkeborg Kunstmuseum (Danemark).
En préparation : Les impressions de Pierre Alechinsky, Bibliothèque nationale de France, Paris 2005.
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«Tout au long de lhistoire, les imagiers méconnus du timbre-poste ont su créer des merveilles sur ce rectangle de papier. Spécialistes du traitement de lexigu, ils en savent long. Ce sont des miniaturistes dun art monumental. Lincestueuse histoire de linfiniment grand et de linfiniment petit ! Pour lartiste, la création dun timbre peut offrir lopportunité dajouter quelques grains de sel à une tradition. Non sans risques, car le geste de lusager coller un timbre sur une enveloppe produit un affrontement : limage se trouve livrée à lil du Cyclope.
Une commande de la Poste comporte des exigences. Jai pour ma part déjà tiré parti de telles contraintes; pour «Roue décriture» (sur fond de manuscrit de Michel Butor), «lArbre de la Liberté» (pour le Bicentenaire de la République) : timbres pour la France exécutés en taille-douce. Me serais-je fait la main ? Oh non ! Il ny a que des cas particuliers à résoudre au coup par coup. Tant mieux ! Cela force à élaguer, équilibrer le dessin de manière à ce que le blanc du papier devienne la plus expressive des couleurs. Pour la Belgique, pays de mon enfance, parmi la spirale dun serpent allusif à CoBrA (Copenhague, Bruxelles, Amsterdam), jai introduit une bribe de carte de géographie. Bribe sentimentale. Apercevoir prenez une loupe un fragment de campagne brabançonne, Sauvagemont, marans art, des villages aujourdhui modifiés par léclatement de la région bruxelloise. Ils sont intacts dans ma mémoire. Quand aux ajouts typographiques, si souvent bâclés de nos jours, à ma demande ils ont été confiés à un maître,
Michel Olyff : lun de mes chers compagnons détude à la Cambre, lécole fondée par Henry van de Velde, où, dans les années quarante, nous nous familiarisions avec les métiers de la lettre et du livre. P.A.
Textes aimablement communiqués par M. Pierre Alechinsky