Ce sont ces vieux murs burinés par les générations, calcinés par lincendie du 25 décembre 1963, à labri desquels vivait, depuis des siècles, une communauté de surs dont la vie se partage entre la prière et le travail des mains. En 1185, un acte officiel parle déjà delles. Le 11 juillet 1237, Baudouin de Courtenay, comte de Namur et empereur de Constantinople, ratifie la donation faite par sa mère Jeanne, comtesse de Flandre et de Hainaut, dun vivier, dun bonnier de prés et dun moulin au Couvent des Dames de Soleilmont.
Cette même année, la maison et ses habitantes sont incorporées à lOrdre de Cîteaux et placées sous la paternité de lAbbaye dAulne.
Située à quelques kilomètres de Charleroi, en contrebas de la ville de Fleurus, lAbbaye a partagé avec les régions avoisinantes les vicissitudes des guerres et des maux dont eut à souffrir la population de lendroit ;
en 1579 : dévastation et ravages lors des troubles de linsurrection contre lEspagne;
en 1635 : dégâts occasionnés par les français et peste dans le pays ;
en 1690 et 1794 : les batailles de Fleurus.
La Révolution française chasse les religieuses. Durant cinq ans elles trouvent asile à Farciennes mais rentrent dénuées de tout, en 1802, comme locataires. Bientôt elles ne sont plus que quatre. Malgré cela en 1837, les bâtiments sont rachetés et un pensionnat est ouvert; il est maintenu jusquà la guerre de 1914-1918.
Autorisées, en 1919, à reprendre la vie Cistercienne, elles sont réaffiliées à lOrdre de Cîteaux, en 1922. En 1950, elles envoient 13 religieuses fonder lAbbaye Notre-Dame de Nazareth à Brecht. Noël 1963, un désastre, lincendie des bâtiments, frappe un fois de plus les surs. Depuis 1973, un nouveau monastère sétend à quelque distance de lancien et cest dans un cadre rénové que lAbbaye de Soleilmont poursuivra son existence de pauvreté, de partage, de recherche de Dieu.
Ceux qui vivent aux alentours viennent à Soleilmont pour y prier Notre-Dame de Rome et chaque année, le dernier dimanche daoût, la Marche de la grande Terre, de Châtelineau, porte en procession cette image de Notre-Dame qui, en 1635, a guéri de la peste.
Une relique du Saint Clou, dont une parcelle fut donnée aux Archiducs Albert et Isabelle, est également vénérée par les pèlerins.