Achetée au 17e siècle par lentreprenant Jérôme de Meester qui bâtit les rues neuve et du Pont-neuf, elle fut cédée en 1772 à Josse Massion pour 32.000 florins. Josse Massion veut construire une place de 300 pieds, bordée de 56 maisons dont 3 hôtels de maître. Cinq rues seront percées donnant accès rue aux choux, rue neuve et au quartier du Meiboom. Le projet connaît de nombreux rebondissements puis tombe dans loubli. Cest le gouverneur Charles de Lorraine qui confiera à léminent architecte Claude Fisco la construction de la place quon surnomme Saint-Michel, considérée à lépoque, trop peu animée.
Décembre 1776 voit lactif directeur de la Monnaie, Vitzthumb, installer, place Saint-Michel, un théâtre en bois et toile où de nombreux opéras sont joués. En 1777, le théâtre est démoli et en 1794, Rouppe fait rebaptiser la place : Place de la Blanchisserie. En 1804, le Maire, Louis Devos, cède aux sollicitations des Bruxellois et rétablit lancienne dénomination : la Place Saint-Michel. Elle est alors plantée de tilleuls et sert de marché aux forains et aux potiers.
Le 25 août 1830, Bruxelles se soulève à lissue de lopéra «La Muette de Portici», contre Guillaume I, et accueille les volontaires Liégeois qui viennent denlever, à Tervuren, quatre chevaux à la cavalerie hollandaise. Le 20 septembre 1830, le peuple réuni place Saint-Michel, soit cinq à six cents personnes chantant et criant, jurent de se battre jusquà la mort pour libérer la Belgique.
Cest lheure des Fusils, des Barricades et du Canon de Charlier-la jambe de bois.
«Cest donc sur la place Saint-Michel que notre indépendance nationale fut décidée par une foule aussi résolue que courageuse»
Le 25 septembre 1830, les combats de rue ont fait de nombreux morts. Le Gouvernement provisoire arrête : «une fosse sera creusée sur la place Saint-Michel, elle recevra les restes des citoyens morts durant les journées de septembre et un monument transmettra à la postérité, les noms de ces héros»
Le 28 octobre 1830, la place est devenue : "LA PLACE DES MARTYRS DE LA LIBERTÉ".
Un mois plus tôt, en présence du curé de la Collégiale Saint-Michel et Gudule et du curé du Finistère, on avait assisté à une émouvante cérémonie sur cette place. Au cours de cette cérémonie on avait descendu, dans une large fosse, les cercueils des belges tués sur les barricades révolutionnaires.
Une grande croix fut plantée et ornée dun texte de Jenneval, auteur de la Brabançonne, qui fut tué 12 jours plus tard et inhumé avec ses compagnons darmes, place des martyrs.
Le 25 juillet 1831, Léopold I constate labsence de monument sur la fosse des combattants; le gouvernement ouvre un concours et, le 24 septembre 1838, le monument définitif est inauguré. On y a ajouté ensuite, en 1897, un monument consacré à Jenneval et, en 1898, un troisième dédié à Frédéric de Mérode.
Timbre émis en mai 1975 dans le cadre de lannée européenne du Patrimoine architectural
NB
Cette place est actuellement restaurée après avoir été honteusement à labandon pendant plus de 20 ans, avec des pans de toitures crevées. Ses monuments classés étaient devenus la propriété de lexécutif flamand et donc ils étaient inattaquables alors quun particulier aurait été sommé dentretenir le patrimoine national. Alors que ces beaux bâtiments auraient pu être à nouveau des lieux dhabitation, ils ont préféré en faire des bureaux.