Située à Marches-les-Dames, à 9 kilomètres de Namur, lancienne abbaye Notre-Dame du Vivier repose dans la vallée de la Gelbressée, entourée de bois, détangs et de sources. Telle elle est aujourdhui, telle elle était voilà bien des siècles.
Ses bâtiments présentent une façade déquerre et sont en briques avec appareillage traditionnel de pierre. Certaines portes sont enjolivées de beaux frontons armoriés. Lensemble, très simple, fait penser aux constructions monastiques liégeoises.
Son église, dont le chur ogival remonte au XIIIe siècle, possède des uvres dart intéressantes. Dans le tabernacle de lautel latéral trône une statue polychrome : cest une Vierge de Majesté de lépoque romano-ogivale. Elle sappelle Notre-Dame du Vivier et fut, daprès le légende, retrouvée dans un étang. Lameublement du sanctuaire comprend des pièces rares et de style. Des tableaux de valeur ornent les murs ouest et nord de la nef. Des stalles du XVIIIe siècle, surmontées de médaillons sculptés, rappellent des ornements similaires de la cathédrale de Namur. Un choix danciennes statues, du XVe au XVIIIe siècle forment une histoire de la statuaire régionale.
Le cloître, réel bijou darchitecture ogivale, fut remanié au XVIIIe siècle. Son pavement renferme de nombreuses dalles funéraires. Aux murs du préau, sont accolées les pierres tombales des abbesses. Elles redisent toute lhistoire du monastère.
Laile orientale, du XVe siècle, comprenait la salle du chapitre et le réfectoire. Là on peut voir la chaire de Saint-Bernard, unique en Belgique. Daprès la légende, cest de là, que le saint aurait prêché la deuxième croisade. Lancienne hôtellerie fut reconstruite en 1610, tandis que les autres bâtiments, tels le quartier des hôtes et celui du « Posty », la maison de labbesse dont les stucs, lescalier et larmoire murale aux carreaux de Delft sont remarquables ont été réédifiés au XVIIIe siècle.
Lorigine de labbaye de Marche-les-Dames est attribuée à une légende. Labbaye aurait été fondée par les dames de la ville et franchise de Namur, dont les maris accompagnaient Godefroid de Bouillon à la conquête de Jérusalem. Depuis le XIIIe siècle jusquà la Révolution française, lantique monastère fut occupé par des religieuses cisterciennes, appelée Bernardines. En 1875, les Ursulines de Cologne les remplacèrent: elles ouvrirent un pensionnat. Depuis 1920, lAbbaye abrite les Carmélites Apostoliques de Saint-Joseph qui dirigent des retraites et un centre daccueil à des dames et à des jeunes filles convalescentes.
Dans toute la sobriété et lharmonie de son architecture, lAbbaye Notre-Dame du Vivier nous livre son histoire, dun intérêt captivant.
Cest aux Rochers de Marche-les-Dames que sest tué le Roi Albert