L'homme à la barre

L'homme à la barre de Théo Van Rysselberghe (Gand 1862 – Saint Clair, Var 1926) est une œuvre typique de la période néo-impressionniste ou pointilliste du peintre. Après des études à l'Académie de sa vie natale, il vint en 1879 à l'Académie de Bruxelles dans l'atelier de Jean-François Portaels et affirme sans tarder des talents de portraitiste exceptionnels.

Deux séjours en Afrique du Nord renforcent son sens de la lumière et de la couleur. Van Rysselberghe fut avec James Ensor Guillaume Vogels, Fernand Knopff et d'autres, membre fondateur du groupe des Vingt, en 1883, qui devait faire, par des expositions annuelles, de Bruxelles une capitale des arts, dont le rayonnement se prolongera jusqu'en 1914 avec la Libre Esthétique. Le peintre fut un membre actif, souvent mandaté pat Octave Maus, l'animateur du groupe, pour choisir à Paris les artistes les plus novateurs qui étaient invités ensuite à exposer à Bruxelles, tels Monet, Renoir, Gauguin , Van Gogh, Toulouse-Lautrec, Seurat. La technique pointilliste de ce dernier, faite de taches de couleur pure juxtaposées les une aux autres, le fascina et Van Rysselberghe devint l'un des maîtres de ce mouvement auquel il devait adapter entre autres l'art du portait. L'Homme de barre (1892) est une œuvre exemplative de ce courant et appartint à Paul Signac, peintre et théoricien du néo-impressionnisme. La mise en page originale de ce tableau qui pourrait symboliser la vie de la mer du Nord se doit d'être soulignée. Van Rysselberghe termina sa vie en France, jouissant d'un grand renom dans les milieux artistiques mais aussi littéraires. Il fut en effet un grand ami de Maeterlinck, de Verhaeren et de Gide qu'il a représentés dans son célèbre tableau du Musée de Gand, La Lecture ( 1903.)

(Textes communiqués par M.Ph. Roberts-Jones,

Secrétaire perpétuel de l'Académie Royale des Sciences,

Des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique)