Verviétois
d’origine, le violoniste Henry Vieuxtemps se révéla un
artiste précoce. En effet, ne donna-t-il pas son premier
concert public dans sa ville natale à l’âge de sept ans
où il interprétait le 5e concerto de Rode et, à 14 ans,
n’exécutait-il pas, à Vienne, le concerto de Beethoven
alors que l’enfant après, avoir eu comme professeur le
grand Charles de Bériot, travaillait en autodidacte?
Son répertoire a évolué très favorablement : au début, ses programmes comprenaient des airs variés comme lexigeait la mode de lépoque ainsi que des compositions dauteurs jugés secondaires aujourdhui (Rode, Bériot, Mayseder); par la suite, apparurent des uvres de plusieurs maîtres italiens (Tartini, Paganini) et allemands (Bach, Beethoven, Mendelssohn)
Vieuxtemps, qui avait pris des leçons de compositions chez Reicha en 1835-1836, se mit à écrire lui-même pour son instrument, soit des concertos, soit des uvres dune exceptionnelle virtuosité.
Luvre de Vieuxtemps englobe quelque 80 compositions écrites presque essentiellement pour le violon.
Les uvres les plus connues sont certainement les cinq premiers concertos, la fantaisie Caprice, la Ballade et Polonaise.
A côté de la virtuosité, les critiques ont reconnu généralement dans les uvres de Vieuxtemps, une grande place à la musicalité, à la noblesse du style, au lyrisme et au caractère chantant de linstrument.
Les chroniques à son sujet sont élogieuses, même lorsquelles émanent dauditeurs aussi acerbes que Berlioz, par exemple. Sa carrière dinstrumentiste présente cet aspect commun à la quasi-majorité des virtuoses, celui dêtre un perpétuel voyageur. Vieuxtemps participa à un nombre impressionnant de concerts, entre 1833 et 1875, et se produisit en Belgique, en France, en Allemagne, en Bohême, en Russie, en Suisse, au Mexique et aux
États-Unis dAmérique. Partout il est acclamé, dabord comme un enfant prodige puis, progressivement, comme un maître de linstrument. Il pratiquait également lalto, le violoncelle et la basse de viole et affectionnait la musique de chambre.
Cest à Mustapha-Supérieur, près dAlger, que Vieuxtemps séteint le 6 juin 1881. Il repose au cimetière de Verviers où ses cendres furent ramenées le 28 août de la même année.