Fernand Severin naquit à Grand-Manil près de Gembloux en 1867 et il mourut à Gand en 1931. Entre ces deux dates, sinscrivent la vie et luvre dun des plus grands poètes de langue française qui fut, suivant son
vœu, un des premiers à assurer le rayonnement des lettres françaises de Belgique.
Né dans une opulente ferme hesbignonne et nourri de culture ancienne, Fernand Severin voua à la nature un culte qui sexhala dans ses poèmes et qui ne cessa de féconder son inspiration.
Fernand Severin après avoir été reçu docteur en philologie classique à lUniversité libre de Bruxelles, professa à Virton, puis à Louvain et à Bruxelles et fut promu en 1907 à la chaire de littérature française à lUniversité de Gand.
Inséparable ami de Charles Van Lerberghe, qui le citait comme «le plus grand et le plus pur dentre nous», il fit partie de la pléiade de poètes qui collaborèrent aux revues littéraires : La Jeune Belgique, fondée en 1881 et la Wallonie, créée en 1886 et dont le rôle fut primordial dans lexpression de la littérature française en Belgique et à létranger.
Fernand Severin, indifférent aux modes littéraires qui bousculaient les traditions au nom dun indispensable renouveau, resta inébranlablement fidèle à la prosodie régulière. Homme sensible, porté à la solitude, au rêve et au silence, il nen publia pas moins une uvre abondante et dont les titres principaux recueils attestent lidéal de pureté volontiers élégiaque : «Le Don denfance», «La Solitude heureuse», «Source au fond des bois». Sa poésie donne au lecteur une grande leçon de sagesse.