Une vieille légende rapporte quen 1132 survint en pays de Hainaut un fléau qui sema la terreur. Un animal hideux, monstrueux qui dévorait bêtes et gens. Cétait une sorte de dragon de grande taille, doté dune mâchoire immense, dénormes pattes, dailes à lavenant. La panique était telle que les seigneurs du pays offrirent des récompenses princières à qui lexterminerait.
Le jeune et vaillant Gilles de Ghin fit vu de tuer le monstre. Après une préparation minutieuse, il sen alla au devant du dragon. La lutte sengagea, dragon et Chevalier déployant, lun toute sa cruauté et sa ruse, lautre tout son courage, son intelligence et son astuce. Le combat durait depuis longtemps déjà sans que les adversaires faiblissent, quand tout à coup une jeune fille survint, portant une lanterne à la main. Elle jeta devant Gilles un fagot dépines, que Gilles, de la pointe de sa lance, enfourna dans la gueule du monstre. La jeune fille y mit le feu de sa lanterne, puis disparut. Gilles profita du désarroi du dragon pour lui plonger sa lance dans le cur.
Comment Gilles de Ghin devint après les siècles le grand Saint Georges, la légende nen souffle mot. On sait cependant que dès 1390, une procession où figurait la Confrérie de Saint Georges précédait le combat du Lumeçon; le Chevalier Gilles de Ghin était personnifié par Saint Georges lui-même. De là vient sans doute la confusion des deux personnages.
La population de la région revit tous les ans avec le même enthousiasme ce combat épique au cours duquel, tandis que Chins-chins et hommes sauvages se livrent à maintes culbutes, la queue du dragon garnie de crins et de rubans, balaie la tête des spectateurs.
ST. Georges terrassant le Dragon timbre 1926
France timbre