Né à Valenciennes vers 1337, Jehan Froissard ne connut une vie publique quen 1361: on le trouve alors en Angleterre, où «dame Philippine de Hénault, épouse du roy Edouard III», le fait accueillir par la haute société anglaise. Il y côtoie le beau monde du temps, visite villes et châteaux et recueille force matériaux pour sa future «Chronique». Mais un impérieux besoin le presse de visiter pays et peuples: il part pour lItalie, où en 1369 il apprend la mort de la reine, sa protectrice.
Dès lors ce globe-trotter cherche un autre mécène qui létablira. Cest Wenceslas de Luxembourg, duc de Brabant, qui lui donne la cure de Lestinnes-au-Mont en 1373. Il est aussi le protégé de Robert de Namur et, en 1377, il compose pour ses bienfaiteurs, le premier livre de ses «Chroniques».
Après la mort de Wenceslas, en 1383, Froissard trouve un autre «patron» en la personne du Comte de Blois, qui le nomme chanoine du Chapitre de Chimay. Avec ce nouveau protecteur il part pour le Béarn : au cours de ce long voyage vers le sud, ce premier reporter des temps modernes interroge toutes sortes de témoins et accumule nombre déléments qui peupleront son uvre. Dès 1389 cependant, il rejoint Valenciennes pour y achever le deuxième livre des «Chroniques» et rédiger le troisième.
Après un bref séjour en Angleterre en 1394, il revient au pays natal : dans la paix de ses souvenirs et de son âge, il termine son quatrième livre.
Froissard a voulu nous conter lhistoire des «grandes guerres de France et dAngleterre et des royaumes voisins». Cest une vaste fresque de cette folle époque de la Guerre de Cent Ans, au cours de laquelle la fière chevalerie du 14e siècle a rempli le monde de ses exploits et la meurtri de ses pillages.
En quelle année mourut Froissard ? On avance la date de 1410 et divers documents attestent quil aurait été «ensépulturé» en la Collégiale de Chimay.
Dans ce Chimay où son souvenir reste vivace, on lui a érigé une statue en 1848 ; en 1945 on y a fondé «lAcadémie Jehan Froissard».