Jean-Joseph WIAUX était forgeron; sa femme tenait une auberge et un petit commerce de mercerie. Ils consacraient le meilleur de leurs soins à léducation chrétienne de leurs six enfants. Lun deux, qui se prénommait Louis-Joseph répondit à leurs efforts dune façon splendide ; lÉglise la donné pour modèle aux religieux et aux chrétiens en le proclamant saint.
Il était né à Mellet en 1841. Dans cette localité subsistent toujours, en tant que lieu de culte et de pèlerinage, sa maison natale et léglise classée monument historique qui a accueilli ses premières prières. Bon élèves a lécole du village, il exerça une grande influence sur ses compagnons de classe, grâce à son intelligence et à sa piété. Parfois, on lappelait ; «Louis de Gonzague».
Son école primaire terminée, Louis entra comme apprenti à la forge paternelle. A 15 ans, il sollicita son entrée au noviciat des Frères des Ecoles Chrétienne à Namur.
Ses premières activités apostoliques du Frère Mutien-Marie se déroulèrent, à la satisfaction générale, dans la petite classe de Chimay. Lannée suivante, il passa à lInstitut Saint-Georges à Bruxelles. Le 6 septembre 1859; il est envoyé au pensionnat de Malonne, pour enseigner en septième année. Ensuite il apprendra le dessin et la musique instrumentale aux débutants, puis ensuite au élèves normalistes ; solfège, harmonium, flûte, contrebasse et orgue.
Ces leçons, données à des groupes fort variés délèves mettaient beaucoup de jeunes en contact avec un homme charismatique, un prodige de simplicité, de prière, de consécration à Dieu et au service des autres. A ces contacts dans ses cours, sajoutera sa présence régulière au milieu des élèves durant la surveillance des récréations et des dortoirs. Cétait le «Frère qui prie toujours », cest ainsi que lont appelé les élèves de Malonne ; les ouvriers étaient plus brefs, ils disaient le "Frère prieur".
Au 17e siècle, Saint Jean-Baptiste de la Salle a fondé lInstitut des Frères «pour procurer une éducation chrétienne aux enfants des artisans et des pauvres». A ces modestes instituteurs, vivant en communauté, il a donné une Règle fort détaillée et astreignante à la nature. Le Frère Mutien fut un fidèle observateur de la règle. Son supérieur a rendu ce témoignage : «je nai pas vu une seule fois, le Frère Mutien violer une seule de nos règles; non seulement les grandes Règles: exercices spirituels, charité, obéissance
mais ces petites prescriptions qui exigent une attention continuelle et une entière possession de soi-même ».
Le Frère Mutien mourut à Malonne, en 1917, durant le rude hiver de la première guerre mondiale, après 62 ans de vie religieuse, dont 57 passées à lInstitut Saint-Berthuin.
A peine était-il enterré que se propageaient des récits de faveurs extraordinaires attribuées à son intercession. Les premiers pèlerins arrivèrent sur sa tombe ; peu après, ce furent les foules. Des gens animés dune confiance profonde venaient présenter leurs soucis et leurs désirs à lhumble Saint de Mellet et de Malonne.
Six ans après sa mort, lévêque de Namur ouvrit le procès diocésain, suivi du procès apostolique à Rome qui se couronnèrent par la solennelle béatification par le Pape Paul VI, le 30 octobre 1977. Le Pape JEAN-PAUL II, la canonisé le 10 décembre 1989.
Depuis 1980 ses restes reposent dans la chapelle du nouveau «Centre Mutien-Marie»; dinnombrables pèlerins viennent y chercher réconfort et courage. Le Frère Mutien vit près du Seigneur. Il continue à vivre dans le cur confiant des fidèles.
(Daprès un texte aimablement fourni par Monsieur Henri GOBEAUX, F. S .C .